ARNO a 65 ans aujourd'hui

Venir du bout du monde n'est rien si à un moment on arrive à joindre les deux bouts.

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ARNO a 65 ans aujourd’hui.

Il a été reçu ce matin  pour la circonstance pendant près d’une heure sur la 1^ère de la  RTBF dans le cadre de l’émission tout le monde y passe de Pascal Claude.

ARNO qui donne ce soir un concert exceptionnel à Ostende, sa ville natale, était dans une très belle forme.

Pourquoi s'être mis à chanter lui demande pascal Claude.

Pour ne pas travailler, répond ARNO.

Incidemment, on apprendra que son père fut délégué syndical, et que c'est en sa mémoire ( il est mort il y a quelques semaines ) qu'il a organisé ce concert à Ostence .

Il a  aussi réexpliqué ( car il m’en avait déjà longuement parlé il y a quelques années )  la chance qu’il a , qu’ont tous ceux qui sont nés comme lui   - et comme moi -  dans les années 49/50, parce que, dit-il, nous avons-nous nous-mêmes alors inventé notre propre culture qui n’avait rien à voir avec celle de la génération qui précédait.

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La culture...bon sang,  pauvre culture !

Pour la suite de ce post, j’ai dû aller voir sur google qui était l’animateur de cette émission, ce Pascal Claude que j’apprécie par ailleurs.

Lors de l’entretien, ARNO parle de la Belgique ( un de ses sujets préférés …), de Bruxelles, puis ajoute que même le Christ est bruxellois…

Silence un peu interloqué de pascal CLAUDE qui semble vouloir dire : «  bruxellois, lui ? « .

Et Arno se rendant compte que son interlocuteur ne le suivait pas, d’ajouter «  mais oui, il a fait son Entrée à Bruxelles… » et comme l’autre  continuait par son silence à manifester bruyamment son ignorance, ARNO  de dire, sans insister, en glissant sur la chose, «  mais oui Ensor, James Ensor… ».

Ce sont des instants qui font mal ; j’entendais James ricaner du fond de sa tombe à Notre-Dame des dunes, tandis que ce Pascal Claude continuait à caracoler plaisamment comme si rien de s’était passé.

J’ai lu sur le site de la RTBF que cette émission  Tout le Monde  y passe, c’est le magazine culture et médias de La Première, présenté par Pascal Claude. Un rendez-vous qui passe à la moulinette toutes les facettes du monde de la culture. Tout le Monde y passe reçoit les têtes d’affiche et les nouvelles têtes. C’est une émission ouverte sur le monde (…)

http://www.rtbf.be/lapremiere/emissions_tout-le-monde-y-passe?emissionId=5188

Je m’adresse ici à Pascal Claude : venir de la Gaume, avoir faire ses armes à Habay-la-Neuve, bref, venir du bout du monde loin des rutilances culturelles de la capitale et de ses abords européens ( je ricane ) , n’est pas une tare insurmontable.

Venir du bout du monde et y avoir vécu n’est rien si à un moment on ne joint pas les deux bouts.

C’est tout.

A part çà , RAS.

Si, tout de même.

La camagne électorale en Belgique se termine et les élections à 3niveaux de pouvoir ( Parlement européen compris !!!!) auront lieu dans une semaine.

Rien sur la culture dans les programmes politiques.

A un proche à qui j’en  faisais la remarque amère, j’en ai reçu la réponse suivante : «  pas le moment de parler culture alors que la plupart des gens se demandent comment il faut faire pour boucler la fin du mois « .

Ce même 21 mai 2014, l’éditorial du Vif-l’Express est justement connsacré à l’absence de culture  des programmes politiques de tout poil.

Première remarque : j’ai tout de même entendu un soir, lors d’un débat radio RTBF organisé par et pour les jeunes, un candidat dire ceci «  il faut soutenir les artistes, car sans artistes pas de culture « .

Un peu simpliste certes, mais l’idée a le mérite d’avoir été jetée  dans ce désert  qui est le nôtre.

 Et à ceux qui disent aujourd’hui pas de place ou si  peu pour la culture dans nos programmes politiques : je dirai simplement que la culture, qui n’est pas nécessairement synonyme de dépenses exorbitantes, est ce qui  peut très simplement apporter à chacun un peu de beau, de bon, de bien-être, de supplément  de (quelque) chose(s).

Laurent RAPHAEL l’éditorialiste précité du Vif  (http://focus.levif.be/culture/culture/elections-droit-dans-le-mur/article-opinion-14339.html?utm_source=Newsletter-20/05/2014&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-)

Termine son édito en citant PIEMMME , que je me permets sans autorisation aucune de citer ici :

"Imaginons un homme face à un mur. Que voit-il? Rien. Il se tient face au mur, il ne voit rien. Et une société qui néglige la culture, que voit-elle? Pas grand-chose. Elle fait face au mur. Elle mange, elle boit, elle dort, elle se reproduit, elle amasse, on y vit, on y meurt, et voilà tout. (...) La culture est un marchepied, une sorte d'échelle, un tremplin. Voilà, un tremplin! Avec elle, on peut se hisser, devenir plus grand que soi-même, voir mieux, voir plus loin, voir autre chose, voir au-delà du mur."

Si je le cite, c’est pour pouvoir dire que la culture, justement, n’est pas nécessairement le marche-pied qui va permettre de voir au-delà du mur, mais elle  est celle qui déjà  va permettre de voir le mur autrement, c’est-à-dire un mur de pierres s’il est en pierres et de voir la carrière dont elles ont été extraites, de voir le maçon qui l’a érigé, la couleur de sa chemise, la culture est ce qui va permettre de dépasser ce mur, non avec un marche-pied ( mais cela aussi ) mais simplement en traçant sur lui une ligne, puis deux, y jeter de la couleur, faire de ce mur un morceau vibrant, un drôle de bazar comme le dit si souvent ARNO.

Ce matin ARNO à la radio racontait qu’il était allergique aux crevettes grises ( un comble évidemment ) et qu’il lui arrivait le matin, quand la plage d’Ostende est dé serte, de s’asseoir dans le sable et de respirer les odeurs. On sait ( ou on ne sait pas : peu importe ) l’importance des odeurs chez ARNO, odeurs et non parfums. Sur la plage, à ces instants, ce qu’il sentait était alors pour lui bien plus que manger le fruit désormais interdit.

Culture…cultivons…0uvrons donc les yeux, grands dieux, tout est là, ou si près.