De CHIRICO à Roni HORN, en passant par l'ardenne
De CHIRICO à Roni HORN, en passant par l'ardenne
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CHIRICO, Hector et Andromaque, céramique 1966
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Le 24 février 09 j’ai publié ici un article sur Giorgio De CHIRICO, mais j’ai oublié deux choses.
Entretemps, en quelques jours, il s’en est passé ( des choses ) : une nouvelle formation de grues ( plus nombreuses cette fois : au moins une soixantaine ) a de nouveau tracé son V dans le ciel en piquant vers le Nord, deux bergeronnettes sont apparues avant-hier ( ce sont toujours les premiers migrateursd qui atterrissent en ardenne ) , une cigogne blanche hier ( qui ne faisait que passer et reprenait ici son souffle, sans doute égarée ) , et aujourd’hui, un couple de bruants jaunes. Mais surtout , parmi la centaine de grives qui d’un seul coup se sont mis à envahir les champs – des grives litornes en grand nombre, des grives mauvis et des draines – j’ai vu une litorne à la tête toute blanche, comme casquée, une albinos partielle pourrait-on penser…
Et ce casque blanc me ramène à ce que je devais ajouter à propos de CHIRICO.
Deux choses donc : l’avis de WARHOLL et, d’autre part une céramique de 40 cm de hauteur Hector et Andromaque.
Cette statuette date de 1966 et vient de la Fondation Isa et Giorgio de CHIRICO : elle est placée dans une vitrine, avec d’autres, en face des replay.
Voir en trois dimensions les fantômes de CHIRICO n’est pas une rencontre anodine, et la céramique laiteuse, monochrome, donne un grain aux personnages - une vie donc -, et cette statuette surprend d’autant plus que Hector et Andromaque sont ici dans une attitude très humaine et semblent parler un langage qui ne nous est pas tout à fait inconnu. : Est-ce Andromaque qui s’incline devant Hector en reconnaissant déjà en lui le héros qu'il est devenu, ou est-ce Andromaque qui, par l’appui qu’elle prend sur ses épaules, lui insuffle tout ce qui précisément fera de lui un héros, et si c’est cela où se trouve la force : dans la stature droite, figée et casquée d’Hector ou dans l’ondulation à peine perceptible d’Andromaque qui n’a que les plis de sa tunique sur la peau ?
Cette statue m’a paru, dans la scénographie de cette exposition, constituer la borne-repère, l’ancrage et point de départ de tous les fils car on y retrouve tout ce qui fait l’art de CHIRICO depuis sa peinture métaphysique des années 1911/1912 jusqu’aux derniers replays et aux dernières créations des années 70.
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La seconde chose que je dois ajouter est le propos d’Andy WARHOL en 1982 en face du travail de CHIRICO, qui est repris sur un panneau dans l’exposition-même et que je cite :
J’adore son œuvre et cette façon de répéter les mêmes peintures encore et encore. J’aime beaucoup cette idée, j’ai donc pensé qu’il serait formidable de le faire.
Il faudrait creuser le sujet car sauf erreur c’est dans les années 60 déjà que WARHOLL avait créé sa Factory et avait commencé la (re) production de ses sérigraphies en 3D.
Il serait évidemment intéressant de savoir s’il avait déjà vu les replays de CHIRICO à ce moment-là ou si la citation reproduite ici, qui date de 1982, est concomitante à la découverte qu’il fait de CHIRICO auquel cas tout cela ne voudrait pas dire grand-chose…sauf si par là on avait cherché , pour ces replays qui posent tant de questions et à propos desquels, je le rappelle, CHIRICO lui-même s’était refuser à donner la moindre explication, comme si donc l’on avait cherché par là à trouver un allié et donner du crédit à cette démarche tant contestée de CHIRICO .
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Quant à Roni HORNE, elle mérite d’être traitée à part et fera l’objet du prochain postage .
Roni HORNE, Clownpout (2 ) , 2002 . . . +++ . .
Commentaires
En lisant tes blogs , je trouve un fil conducteur entre De Chirico, warholl et horn …Est-ce que je me trompe ?Je t’explique…..
D’abord, belle entrée en matière avec le casque blanc de la litorne pour en venir à Hec tor…..aimé d’Andromaque..et qui par son amour lui transmet une force de héros…force de vaincre…, héros .déjà dans son cœur..puisqu’elle l’admire….Les voiles sur le corps d’Andromaque qui pourraient aussi inspirer Hector seraient ils en plus, l’union des corps après celle des âmes… ? Probablement… !
L’amour est d’après ce que je comprends à la base de toute relation , de toute création….n’était ce pas ce que dévoila ensuite Breton dans ses écrits sur le surréalisme( Nadja, l’amour fou plus tard ??) En terme général, n’est ce pas très souvent le sentiment amoureux,et ses tourments qui a insufflé aux artistes leurs plus belles créations…j eparle ici de tous les domaines de la création…peinture , poésie, romanciers, musiciens, sculpteurs…de toutes les époques, de toutes les tendances..N’est ce pas le sentiment premier qui anime le monde …depuis des millénaires ??
Ensuite ….je me pose des questions …et j’interprète (sans connaître à fond la vie de Chirico..)
Pourquoi à partir d’un certain moment son inspiration s’envole t’elle ????
La lassitude ? L’installation de vie dans une vie de couple…., Beaucoup d’artistes ont connu des séparations, des renouveaux …et des regains de créativités….(Dali, Breton , Eluard , et tous les autres …..) d’où le sentiment amoureux ….(manque, besoin, séparation, rupture, ……) est base de création.. !
Ensuite , pour les copies on peut envisager une autre hypothèse : la facilité….peut être de rentabiliser son œuvre …..A partir du moment où il est reconnu , De Chirico devient un artiste sur le marché de l’art……pourquoi ne pas refaire des copies de ses toiles (tjs pas vu l’expo pour savoir si e sont des copies copies.. !) et pouvoir en vendre plus..puisqu’il se vend ?? Vous en demandez plus…..je vous en donne plus….. !
Les surréalistes sont ils les incitateurs de cette démarche ???Puisqu’ils mettent en marche un mouvement et ses retombées…..et que l’art s’exporte aux usa….. là,on comprend avant tout que l’art est aussi un « marché »….N ‘est ce pas là bas que les galeristes achètent les productions des peintres laissés pour compte en France ?....(à la fin du xix et debut xx l’art etait surtout representatif des écoles d’art traditionnelles , et était surtout acheté par l’etat,les pouvoirs publics…..d’ailleurs certains artistes etaient exclus des « salons » d’art officiels.., non ? Mais les « techniques changent aussi…..’peintures en tube , ateliers personnels….)On connaît aussi chez d’aiutres artistes (picasso dali ,…… ce mode de production….lié à leur nom……il suffit d’apposer leur signature sur une toile …..et elle se vend….ils sont devenus hommes d’affaires… !!)Le sujet est vaste …
J’en viens à Warholl donc …..qui trouve le procédé de duplication de ses œuvres par la sérigraphie…
Son art est novateur…., plus on est novateur et créatif, plus on est un vrai artiste, non ?
En même temps Warholl a commencé dans la pub…..il est don c parfaitement dans l’esprit « vente d’un produit » et a parfaitement assimilé les notions »d’image d’un produit » :…l’art ,la création, la vente de l’art, l’art mercantile…..Il fréquente les milieux aisés…., les « nez » de la finance , des « affaires »…..donc les acheteurs potentiels…..,les « investisseurs qui font grimper les « cotes » des artistes , , Et le marché de l’art ……fait des fortunes encore.. , galeries, musées privés, et tous les produits dérivés de l’art …. , produits de consommation…. ! Il y a aussibeaucoup,beaucoupàdire….chaque artiste crée des émules….
Pou r enfinir….avecHorn…..je trouve un pointde similitude….sil’on peut dire avec Warholl dans le « procéde »la technique ……
« Ses dessins à base de pigment, qu'elle nomme "pigment drawings" sont réalisés en appliquant directement le pigment sur le papier avec un peu d'essence de térébenthine ».
Warholl s’est servi des « techniques » modernes de la reproduction…correspondant à son époque comme d’autres ..avant lui…ont fait appel a la lithographie, à la gravure ,( plein plein de procédés..) … Horn revient aux procédés des « anciens » ….et lui ajoute des « collages »….Donc , en résumé…….de la reproduction par l’ombre projetée, aux « techniques mixtes »……des anciens aux contemporains….., l’art n’est il pas un éternel recommencement lié aux époques….et à la société…… ,la démarche de l 'artiste etant un bouillonnement constant des idées, de sa réflexion sur lui mm le monde qui l entoure et de ses faces cachées....aussi.... ???!!!
Difficile de dire en peu de mots ce qui prendrait des pages si on entre dans le détail et les précisions...et surtout en monologue....!J 'ai pu voir de très belles réalisations vidéos d 'artites accompagnées de musiques en super accordance sur le blog de www.minautore. biz( notamment sur bacon.....et ses étirements..))Je te souhaite une bonne journée!
DE CHIRICO tout en étant flatté que de jeunes (ou moins jeunes!) artistes viennent le voir se moquait gentiement de WARHOL : ils étaient de toute façon aux antipodes l'un de l'autre... il est abusif de penser qu'ils ont le moindre point commun, leurs vies étaient à l'opposé et cette histoire de "replay" est bidon il m'en a parlé lui-même... DE CHIRICO vivait une vie disons, bourgeoise, tel un "Maitre ancien" reconnu et admiré (j'en ai été le témoin amusé au Café GRECO où il m'avait amené... un admirateur, le reconnaissant, avait failli s'en étrangler!!!...) Son mystère -s'il y en avait un...- était au fond de lui, en lui... son accueil fut fabuleux, digne d'un Gentleman: il était très fier de cette visite d'un jeune Artiste français: PARIS avec lequel il n'a pas toujours été tendre(!) lui devait bien une Grande Rétrospective de l'envergure de celle du MUSEE D'ART MODERNE... quelque soit par ailleurs le point de vue que l'on émette à son sujet et au sujet de son oeuvre si singulière et si mal comprise ...
y-a-il des lieux ou De Chirico à laissé des traces, car à part ses bouquins....
merci d'avance