GRUNEWALD, le retable d'Issenheim ou Dieu entre l'homme et la bête

GRUNEWALD, le retable d'Issenheim ou Dieu entre l'homme et la bête

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120x150 - 9 octobre 2007 - huile s/toile - JVL

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Au Musée Unterlinden à COLMAR ( 417 km de Namur ) , qui abrite en permanence le Retable d'Issenheim, se tient une exposition jusqu'au 2 mars 2008  autour du retable, destinée à mieux comprendre celui-ci ( notamment en présentant des dessins préparatoires , en le situant dans son époque par la présentation d'oeuvres de contemporains tels que DÜRER, Lucas CRANACH, HOLBEIN l'Ancien, et en faisant profiter le visiteur des résultats des etudes menées sur ce chef d'oeuvre depuis de nombreuses années ).

Cette exposition est complétée par une autre qui se tient à KARLSRUHE, relié à Colmar par une navette à l'intention des visiteurs.

GRÜNEWALD ( 1475 - 1528 ) était ingénieur hydraulique et peintre, comme d'autres peuvent être avocat et peintre, ou vétérinaire et psychanalyste lacanien. Il a peint seul, sans atelier dit-on, ce retable hors de toutes normes dans les années 1512 - 1516.

Ce retable est un chef d'oeuvre absolu; l'un des sommets de l'art pictural.

Il lui avait été commandé par une communauté religieuse assez fortunée, établie dans le village voisin dde Colmar qui s'appelle Issenheim, laquelle communauté s'occupait de soigner les malades frappés d'ergotisme.

Cette maladie hallucinatoire se contracte par l'ingestion d'un champignon qui se developpe sur le seigle e que l'on peut retrouver alors , par exemple, dans le pain. Cet " ergot de seigle " , mais c'est à vérifier, donne l'acide lysergique, c'est-à-dire le contemporain LSD.

Le retable était destiné à impressionner les malades.

On ne comprend pas bien : qu'un Christ en croix agonisant, une Vierge grimaçante de douleurs, une Sainte en extase aient vocation d'élever les âmes des croyants, les aident à surmonter leurs propres douleurs et misères humaines, et les amenent à transcender leur triste condition de pêcheur, il y a là un fil que l'on peut suivre même si ce n'est pas le sien..

Mais qu'une représentation comme celle du retable d'Issenheim, où le Christ en croix n'est plus ni Dieu ni Homme, mais tout à la fois cruauté, désespoir, horreur, cauchemar, malheur sans fond, torture absolue, qu'une telle représentation soit donc, dans la commande qui en a été faite à GRUNEWALD, une oeuvre destinée à impressionner des malades déjà en proie aux délires que provoque l'ergotisme...me laisse pantois.

Le mal jusqu'au bout du mal ? Le mal par le mal, comme remède absolu ? Le fond du tonneau comme seul endroit possible de vraie rédemption lorsque tout, et le reste, semble irrémédiablement perdu ?

J'aimerais y voir un rapprochement avec Guernica ; des officiers allemands pendant la guerre visitaient avec Picasso l'endroit où se trouvait Guernica que Picasso avait terminé depuis quelques années. Les allemands demandent à Picasso : " c'est vous qui avez fait cela ? " et Picasso aurait répondu : " non, c'est vous ".

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Commentaires

Dans cette contrée d 'Europe,ravagée par les maladies, les suites de guerres,...triste époque, triste peinture....!Peinture commandée et destinée à des "croyants" puisque la foi domine les pensées ...l 'art doit inciter et glorifier la religion?Tout être humain doit accepter son sort , ses souffrances pour parvenir au royaume des cieux??Le "christ" n 'est il pas représenté en "souffrance" dans les crucifixions???C 'est ce que je comprend aussi!Mais je n 'apprécie pas ...non plus!

Mais en Italie ....à la même époque....quelle avancée dans les idées, la culture,les sciencess, les échanges , le commerce, les voyages.......Quelle ouverture à la création!Quelles oppositions..!Couleurs, transparences, matières , perspectives, finesse....
Holbein , lui, s'en approchait déjà...grâce à ses séjours en Italie et ses rencontres ...!

Peinture de JL ?qui incitait déjà à quelques questions..A première vue, ce personnage qui surplombe le sol me fait penser au "corcovado" de rio!
Quel est cet homme qui semble enjamber, aller de l 'avant , entreprendre ? Il découvre, analyse, réfléchit, se questionne? Se ressent-il comme un être "particulier"?
Son regard acéré sur le monde, les choses, les gens lui donne-il une capacité à ressentir ,à capter profondément les émotions?
Face à la beauté de la nature, des sites et paysages , confronté aux bruits des éléments, ou au silence, sa sensibilité est elle exacerbée? Une sensation de plénitude, d 'accord avec lui même, d 'appaisement s'empare t-elle de son être?
Devient il face à l 'impalpable, l'inexplicable un être vivant "tout petit devant l 'infini"?

Le retable d’Issenheim de Matthias est une oeuvre picturale fascinante et bouleversante. Ce fabuleux polyptique recèle encore bien des secrets... Matthias Grünewald, génie inclassable entre maniérisme et fantastique, est l'un des artistes majeurs de la
Renaissance germanique.

Deux erreurs entachent ce propos:
Guernica n'a pas été commandé à Picasso après le bombardement de Gernika,mais avant...
La ville Basque n'a pas été détruite par les Républicains...

Merci pour vos observations.
Je pense que GUERNICA n'aurait pas pu être commandée avant le bombardement de la ville...
Pouvez-vous citer vos sources de référence ?
D'autre part, si j'ai dit que GUERNICA avait été bombardé par les Républicains, j'ai évidemment commis un lourd contresens, puisqu'elle l'a été par l'aviation condor, sauf erreur, càd l'aviation allemande aux ordres d'Hitler, à la demande et/ou l'assentiment de Franco.