IMAGES PIEUSES et TOMBOLA - Séville.
IMAGES PIEUSES et TOMBOLA - Séville.
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IMAGES PIEUSES , TOMBOLAS ET VIE QUOTIDIENNE à Séville
15 AVR 10
L’image pieuse est partout à Séville, sous toutes ses formes.
Et je parle ici de l’ application profane de l’image pieuse, pas de celle touchant les églises et tout ce qui les entoure ( associations, manifestations etc )
Ainsi par exemple pour le nom des rues : souvent incompréhensible pour le guiri ( le touriste à Séville est un guiri, un autre ) parce qu’il s’agit d’appellations du Christ sous toutes ses formes, ou de la Vierge ( rien qu’avec le vocable Virgen, il y a près de 80 noms de rues à Séville : Virgen del Sol, Virgen de los Dolores etc ) .
Appellation incompréhensible : par exemple la calle del Dulce Nombre ( la rue du Doux Nom ) fait en fait référence à la Virgen del Dulce Nombre, qui est la Vierge de la Confrérie del Dulce Nombre, mais pour être tout à fait précis dans cet exemple-ci, le nom complet de cette Virgen est DULCE NOMBRE DE MARIA Y MAYOR DOLOR DE CRISTO (http://www.eldulcenombre.org/delahermandad-historia.htm#dulce )
Autre exemple : la calle Pilar de Gracia fait en réalité référence à la Virgen del Pilar ( de Zaragossa ), et la Plaza de l'Incarnacion est évidemment la Place de l'Incarnation, ou de l'obombrement ( oui ce mot existe : il veut dire quelque chose d'aussi compliqué que lui, soit le fait de concevoir dans l'ombre faite par l'Esprit Saint - référence au mystère de la conception de la Vierge, au moment de l'Annonciation ) c'est-à-dire du moment où, dans le corps de Marie ( la Virgen ) Jésus est conçu sans l'intervention d'un homme mais par le fait que Marie ait dit oui à l'Ange ...
La calle Amor de Dios se passe de commentaires...
Il n’y a sans doute pas de statistique sur le sujet, et c’est dommage … la moitié, les trois-quarts peut-être des n oms de rue à Séville son t empruntés à une appellation liée à Dieu, au Christ, à la Vierge.
Les Fanfares ou bandas : pas un seul des képis, casques ou coiffes qui ne soit ornés à l’intérieur, à l’abri des regards, bien protégée sous plastic, d’une ou de plusieurs images pieuses : Vierge ou Christ.
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Il y a en réalité trois images à l'intérieur de ce képi : les deux plus petites sont en bas à droite.
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.Les chauffeurs de Taxis : ici, en général, ce n’est pas un chapelet qui pend au rétroviseur ou l’épouse ou le fils en photo avec un pense à moi sois prudent, mais ce sont un e ou plusieurs images de la Vierge, de plusieurs Vierges à la fois, d’un Christ ( et pas seulement le Cristo del Buen Viaje ) ou de plusieurs côte à côte.
Le nombre important d’aubettes dans les rues où l’on vend des billets de tombola, l‘importance et le nombre de tombolas et loteries officielles, avec leurs vendeurs ambulants, les officines avec guichet ( comme des agents de change ) dans les rues passantes, où il n’est pas rare de voir les sévillans y faire la queue : la loterie et la tombola font partie de la vie sévillane et personne ne s’en cache ( sauf sans doute les gagnants )- cette importance ouvertement donnée à la chance, cette façon sévillane de courtiser et de solliciter la chance de gagner, et de l’afficher, n’est sans doute pas étrangère à cette façon excessive de s’entourer ( et de solliciter sans aucun doute) d’images pieuses.
J’ai vu un coiffeur, dans la bien nommée Calle del Gran Poder, qui avait collé sur sa vitrine deux grandes photos : une tête d’homme vantant des produits capillaires, et juste à côté, même taille, une Virgen en grande tenue.
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marchand de chaussures à la Plaza de l'Incarnacion - et sur la photo il manque une Virgen qui était plus à
gauche, sur la vitrine centrale.
Fabricant d'images pieuses, dans la calle Amor de Dios
A l'intérieur d'un bar vieillot, Plaza San Roman : deux Toreros au moins rivalisent avec plusieurs
Christs et plusieurs Vierges, sur lesquels,en surimpression, deux photos de famille...
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commerce d'accessoires vestimentaires et autres pour Nazaréens et Costaleros .
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Fabricant-vendeur de vêtements et accessoires pour Nazarées ( ici : des capirotes )
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Plaza San Roman, fabricant et vendeur de capirotes.
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Jeunes gens et jeunes filles portent l'uniforme à Séville jusqu'à l'âge du bac, soit 16/17 ans.
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.L’image pieuse est partagée par tous, par toutes les générations : ainsi, au Collège, les jeunes ados qui passent un examen ou font un bilan, disposent sur leur bureau une ou plusieurs images d’une Vierge ou d’un Christ, et ces images disparaissent aussitôt la feuille rendue au prof…
Ici, ce photographe professionnel, posté à la sortie de l'eglise de San esteban le Mardi Saint, a accroché un chapelet à son appareil photo :
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.Qu'attendent, et que visent avec leurs appareils ces gens massés devant l'église ? Rien moins que
la sortie d'une star : la Virgen de los desamparados.
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