LA CRISE, quelles chances
LA CRISE, quelles chances
.
.
lever de soleil 13 février 09 - photo jvl - droits réservés . .
Utiliser les ressources que contient un problème que l’on rencontre ou un malheur qui nous frappe, bref tirer les enseignements plutôt que gémir, remettre en cause, tracer une nouvelle voie, s’y engager…c’est là sans doute l’un des exercices les plus salutaires que nous ayons à faire de notre vie, et l’occasion nous en est particulièrement donnée chaque fois qu’un malheur nous frappe.
En cela, toute difficulté n’est pas un obstacle, mais une chance nouvelle pour mieux aller – non pas surmonter la crise, mais mieux aller, mieux aller qu’avant.
C’est peu de dire que la crise actuelle contient tous les moyens ( et c’est en cela qu’elle est une chance ) de faire enfin mieux, à condition de le voir ( c’est fait ) , de bien identifier les causes ( c’est quasi fait ) , et de s’engager dans la réforme ( rien ou presque n’est fait ).
.
.
lever de soleil 13 février 09 - photo jvl - droits réservés .
lever de soleil 13 février 09 - photo jvl - droits réservés
.
.
Injecter de l’argent à court terme pour prolonger la survie d’ un système qui a fait les preuves de sa nocivité ( le néo-libéralisme) s’apparente à de l’acharnement aveugle, coupable et pis encore, puisqu’il détourne de la possibilité d’ apporter une v raie solution durable à long terme – laquelle implique, et c’est là que le bât blesse, une refonte radicale d’un certain nombre de manières de faire et de vivre, et donc une cassure ( une vraie cassure qu’il va falloir gérer et accepter de subir pendant un certain le temps ) entre le système dans lequel nous sommes et celui vers lequel nous devrons aller.
Je retire deux faits de l’actualité récente :
1/ le FMI vient d’accepter d’aider la Hongrie virtuellement en faillite.
Comme conditions mises à l’octroi de capitaux, le FMI a énoncé une série d’objectifs que la Hongrie s’est engagée à atteindre ( privatisations d’entreprises publiques etc ) soit précisément les credos du néolibéralisme lequel est sans conteste le système qui a précisément créé la crise actuelle…( 1 )
2/ Le Ministre belge du Climat et de l’Energie Paul MAGNETTE m’a toujours paru le right man in the right place. Certes étiqueté politiquement, mais avec suffisamment d’indépendance intellectuelle et d’enthousiasme ( il ne sort pas du sérail politique – professeur d’université jusqu’il y a peu, chercheur, auteur de diverses publications scientifiques - et témoigne d’une réelle vitalité et créativité que l’on pourrait qualifier de juvéniles ) , MAGNETTE m’était apparu comme l’homme providentiel dans un domaine qui est devenu prioritaire, comme un souffle nouvea u dans notre microcosme politicien.
Misère de misère…Il a mis 4 ans pour réaliser le plan d’action qu’on attendait de lui (2 ), plan qui vient d’être soumis au CFDD (le Conseil fédéral du développement durable) pour avis : ce plan est descendu en flamme car il n’est pas un « plan , tout au plus un état des lieux et un inventaire des mesures décidées par les différents niveaux de pouvoir et ayant déjà fait l’objet de mesures d’exécution. En outre, la partie prospective est presque inexistante … »
+++
La solution : cesser de considérer séparément les deux terribles menaces qui pèsent sur notre monde tout entier mais relier plutôt dans la même recherche et le problème économique et le problème environnemental pour donner aux deux en même temps, dans une même vision novatrice et dynamique, des solutions conjointes.
Par exemple, arrêter de faire l’aumône au secteur automobile ( puisque ce faisant, on perpétue un système vicieux économiquement parlant, et vicié environnementalement parlant ) , mais repenser l’automobile, repenser toute l’industrie qui doit accompagner les modèles nouveaux pour qu’en même temps elle prenne place dans une économie nouvelle tout en participant à la restauration de l’environnement….
La même chose doit être fait dans tous les secteurs : au lieu de chercher le moyen de les sauver en leur maintenant leur structure actuelle, leur « philosophie « , rechercher au contraire comment de nouveaux modèles vont pouvoir assurer l’avenir.
Tout révolutionner puisque le modèle actuel a montré sa nocivité.
Cela passera par une période très difficile : au lieu de sauver l’emploi dans une vue à court terme qui est fondamentalement viciée ( puisqu’elle prolonge le système en cours ), avoir le courage d’expliquer à tous les acteurs de la vie économique qu’il va falloir passer – à la faveur de la crise en quelque sorte – par une période plus ou moins longue où tout sera chamboulé ; il faudra assurer pendant le temps nécessaire non plus l’emploi ( tant que les nouvelles structures ne seront pas en place, l’emploi ne sera plus comme tel un objectif ) mais un minimum vital, un nouveau minimex, un logement assuré.
Pendant ce temps des chercheurs de toutes disciplines tenteront de déterminer au plus vite ce qui, dans les aspects de la nouvelle vie sociale et économique à mettre en œuvre, celle-là qui en même temps sauvera durablement et définitivement la planète, l’un n’allant pas sans l’autre, tenteront donc de déterminer comment vivre pour bien vivre et respirer un air plus pur.
Ces chercheurs-là ? Des philosophes – d’abord des philosophes - , des sociologues, des juristes, des historiens ( surtout des historiens , qui réapprendront à tous, médusés, les leçons du passé, comme par exemple les leçons à tirer des cycles naturels de glaciation et de réchauffement et de disparition des espèces au profit d’autres, inimaginables si les précédentes n’avaient pas disparu ), des statisticiens, des mathématiciens, des anthropologues, des biologistes, des physiciens, des représentants des Grands Singes - et accessoirement des philologues ( pour rédiger les PV ) et des politiciens ( pour apporter le café ) .
.
.
lever de soleil 13 février 09 - photo jvl - droits réservés . .
lever de soleil 11 février 09 - photo jvl - droits réservés . .
lever de soleil 11 février 09 - photo jvl - droits réservés . . .
________________________________________________________________________________________________
(1) cf le Krach parfait, crise du siècle et refondation de l’avenir, de Ignacio RAMONET - éditions Galilée .
(2) ce "Plan Climat" doit ou devait synthétiser l’ensemble des mesures des différents niveaux de pouvoir en vue de remplir les obligations du Protocole de Kyoto et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
.
.
.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Commentaires
Photos sublimes......., de couleur, de douceur, de sérénité...la nature imite l 'art?L 'art imite la nature?.....Ces photos seraient elles des toiles issues d"envie de bleu"?
"Il y eu cette année là de curieux nuages" p36
"La substance du ciel est d'une tendresse étrange"...p37
"Bleue est la couleur du regard, du dedans de l 'âme et de la pensée, de l 'attente, de la rêverie et du sommeil.Il nous plaît de confondre toutes les couleurs en une. Avec le vent, la mer, la neige, le rose très doux des peaux, le rouge à lèvres des rires, les cernes blancs de l 'insomnie autour du vert des yeux, et les dorures fanées des feuilles qui s'écaillent, nous fabriquone du bleu.
Nous rêvons d 'une terre bleue, d'une terre de couleur ronde, neuve comme au premier jour, et courbe ainsi qu'un corps femme.
Nous nous accoutumons à n 'y point voir clair dans l 'infini, et patientons longtemps au bord de l'invisible.Nous convertisons en musique les discordances de notre vie.Ce bleu qui nous enduit le coeurnous delivre de notre condition claudicante.Aux heures de chagrin, nous le répandons comme un baume sur notre finitude.C 'est pourquoi nous aimons le son du violoncelle et les soirées d'été : ce qui nous berce et nous endort.Le jour venu, l 'illusion de l 'amour nous fermera les yeux.p 38..p 39 p40 ....et suivantes ..jusqu à la fin....de très beaux textes ....dans "Une histoire de bleu" suivi de "L 'instinct de ciel" de Jean Michel Maulpoix Gallimard