Le Baroque Andalou - el barroco andaluz
Le Baroque Andalou - el barroco andaluz
A quelques exceptions près, le baroque andalou est exclusivement religieux tant dans l’architecture que les arts plastiques ou appliqués.
Les sévillans vous diront, avec beaucoup de sérieux, que leurs statues ( en espagnol statues se dit imagines ), que leurs statues donc sont les plus belles et qu’aucune autre en Andalousie ne peut rivaliser avec elles .
Bien sûr…oui… il y a la Semana Santa de Granada, ou de Malaga, ou de Cordoba , ou dans d’humbles villages de la Sierra ( comme cette sortie du Viernes Santo que j’ai vue à Cazalla de la Sierra, dans la Sierra Norte) mais... regardez bien les visages de ces statues-là, vous verrez... nulle part ailleurs qu’a Sevilla, vous ne trouverez imagines plus délicates, ou plus réalistes, ou plus élégantes, ou dont les traits sont aussi fins , l’expression aussi apte à élever les coeurs et les esprits … D’ailleurs un jour peut-être, si vous êtes à Granada au bon moment, où à Priego de Cordoba, ou à Malaga, vous verrez passer un Christ local et vous serez vous-même sincèrement surpris de voir qu’il n’a pas cette noblesse, cette allure, ce réalisme que vous aimez tellement chez le Gran Poder sevillan, ou le Christ de Pasion, ou encore El Silencio de Séville….
Et voici que cette exposition sur le Barroco Andaluz vient, au Musée des Beaux Arts de Séville, montrer aux sévillans qui faisaient mine d’en douter que le Baroque andalou n’est pas que Sévillan…Cette expo, comme un cheval de Troie au cœur de la Cité de la suffisance, met en scène dans plusieurs salles du Musée ( et notamment dans a grande chapelle habituellement dévolue à Murillo, et qui est méconnaissable avec le parcours qui y a été construit ) les grands artistes andalous qui, hors Séville, ont porté l’art statuaire et pictural baroque à ses sommets.
Alonso Cano y ocupe à juste titre la place d’honneur : statuettes minuscules de Santa Clara, ou de San Antonio de Padua, mais aussi des statues gigantesques de près de trois mètres qui, sans doute, lui ont valu le surnom que je n’apprécie pas personnellement et qui est celui de michel ange espagnol …
Eve, hauteur 8O cm environ, Alonso Cano, Catedral de Granada.
Un détail amusant : dans ses grandes compositions comme dans les minuscules, l’artiste a mis au point et reproduit un peu partout un procédé très réaliste pour rendre le grain de la bure : une ligne blanchâtre en creux sur un fond uniformément brun.
J’aurais voulu faire quelques photos de quelques-uns de ses chefs d’œuvre présentés à cette expo, notamment deux tableaux parmi les nombreux Alonso Cano qui sont présents, et qui sont saisissants par leur mise en page moderne et le cadrage des sujets ( l’un représente Sainte Claire et un de ses contemporains, l’autre représente deux franciscains en buste passant devant un oriflamme qui prend tout le fond du tableau ), mais le responsable du Musée que j’avais demandé à voir m’a dit qu’il était sans pouvoir pour me donner quelque autorisation que ce soit, l’exposition n’étant pas celle du Musée qui l’abrite mais bien celle de la Conséjeria de la Cultura et qu’il fallait dont que je m’y rende pour y soumettre ma demande, ce que j’ai renoncé à faire car la Conséjeria compétente était située à l’autre bout de la Ville…
Alonso Cano, donc, mais aussi Pedro de Mena ( à ne pas confondre avec son contemporain sévillan, Juan de Mesa qui fut élève de Montanès) , et Sanchez Cotan ( tiens ! une nature morte faite de carottes et d’un pied de céleris ! ) et encore Pedro Bocanegra.
Par ailleurs, une visite dans quelques-unes des villes de la Province de Cordoba ( Lucena et Priego surtout ) vous confirmera encore, si besoin en était, que le baroque andalou n’a pas créé ses chefs d’œuvre que dans la seule Séville…loin, très loin s’en faut.
Commentaires
Les commentaires, les descriptions donnent encore plus envie de retourner à Sevilla..., à Cordoba...!
La photo me surprend.....j 'aime ce visage....et surtout sa coiffure....!
Bonjour,très interessant votre article sur l'Andalousie, j'ai visité cet été les musées de Séville et j'ai été éblouie par tout cet art, certes exclusivement sacré comme vous le dites, mais la création artistisque prend le dessus... ( voir mon article SVP sur les Musées de Séville paru sur mon blog et site)
a bientôt
JA