LE PEINTRE et la PHOTOGRAPHIE - Ferdinand HODLER à ORSAY ( 3 février 08 )
LE PEINTRE et la PHOTOGRAPHIE - Ferdinand HODLER à ORSAY ( 3 février 08 )
Un paysage extraordinaire d'HODLER est actuellement ( avec 20 autres, tout autant exceptionnels ) présenté à ORSAY, jusqu'au 3 février 08 : il s'agit du " Lac de Thoune avec le Niesen ", venant d'une collection privée ( il ne s'agit pas du tableau représenté ci-contre, car celui dont je parle ici n'est malheureusement pas à ma disposition pour l'instant ).
La montagne Niesen y est présentée comme un cone, un triangle parfait au centre du tableau; de part et d'autre, un arrière-plan des Alpes; venant du pied du Niesen jusqu'à l'avant au bord du tableau, l'eau du lac de Thoune. Contre le bord du tableau, cette eau est traitée en petites touches horizontales bleutées, sur deux ou trois lignes, puis ces touches disparaissent peu à peu sous un voile de peinture gris-blanc au fur et à mesure qu'elles s'élognent du bord, gagnent le large et rejoignent le pied du Niesen, lequel est à sa base comme discrètement nimbé de gris argenté. De part et d'autre du cone, le ciel constitué de volutes, d'arrondis très travaillés et très peints dans des tons clairs alant du jaune au bleu. Un pur chef d'oeuvre, d'une gravité, d'une consistance, d'une lumière, d'une présence, d'une harmonie, d'une reliogisité chaleureuse, d'une humanité qu'atteignent fort peu de paysages...
Le catalogue de l'exposition montre diverses photos prises par Hodler notamment, et parmi elles, l'exacte reproduction du tableau ( à moins que ce ne fut le contraire...).
Cette ancienne photo minuscule, dans les tons gris-sépia, montre un Niesen fantomatique, le pied nimbé d'argent, accents si particuliers que renforce sans doute la qualité de la photo - de ces photos monochromes au piqué inimitable de l'époque.
Impossible de ne pas voir dans cette photo ( celle-là même ) l'inspiration directe d'Hodler, qui sans doute l'avait sous les yeux après lui-même l'avoir prise, et qui se mit à peindre, impressionné sans aucun doute par le rendu de la photo, plus peut-être que par le sujet tel qu'il pouvait le voir directement sans la photo.
Le tableau aurait-il eu cette grâce magique s'il n'y avait eu avant lui la photo et le double regard d'Hodler ?
Et alors ?
Alors, rien, mais autant savoir...
Il y a de nombresues années ( 20 ans ? ), j'avais vu à Paris une exposition sur PICASSO ( cela s'appelait, je pense, mais le souvenair est loin : Picasso et la manière noire. Dans cette exposition, j'avais noté que PICASSO parlait de l'iportance de photos qu'il possédait par centaines, notamment des personages ( des femmes noires ) et que certaines de ces photos, évidemment monochromes, avaient été pour quelque chose ( mais là ce n'était plus PICASSO qui parlait, mais, si je me souviens bien, le Commissaire de l'expo ) dans l'éclosion chez PICASSO de ce que l'on appela plus tard les périodes bleues, puis roses...
Autant savoir...savoir...savoir...ah le savoir ... si loin -mais si proche souvent - de la peinture...