Suzanne VALADON et Maurice UTRILLO

Suzanne VALADON et Maurice UTRILLO

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Suzanne VALADON & Maurice UTRILLO

A la Pinacothèque de Paris, jusqu’au 15 septembre 2009.

La Pinacothèque de Paris : une enseigne bien pompeuse pour un endroit qui l’est beaucoup moins.

Dés la porte franchie, qui donne directement sur les caisses comme dans un vieux cinéma, on s’y sent comme dans une salle de patronage – patronage très provincial - , et l’on oublie – pas pour le meilleur – que l’on est à Paris.

Exigüe de nature, la Pinacothèque présente une exposition étriquée d’une centaine de toiles  pourtant : 50 pour la mère, autant pour le fils.

Deux ou trois toiles d’Utrillo auraient suffi, une ou deux pour la Maman.

L’exposition aurait gagné en espace – dans cet endroit qui en manque tellement  ; elle aurait alors pu être gratuite, et la vision sur ces deux œuvres, imbriquées par leur histoire mais pas pour le reste, aurait gagné en efficacité.

Le propos de l’exposition, comme un concept de marketing soigneusement défini et bien explicité tout au long, est ce ressassé chassé-croisé entre mère et fils , nés tous deux de père inconnu, le seul couple mère-fils de l’histoire de l’art y insiste-t-on, l’art de VALADON atteignant sa pleine maturité au moment même où, en 1920, UTRILLO va décliner et se dissoudre rapidement.

Tout ce que je savais avant d’avoir vu cette exposition était l’idée fausse et généralement répandue, que la Mama Valadon avait donné des pinceaux à son fils en le poussant à la peinture pour le détourner de ses démons.

La réalité, on s’en doute, est plus complexe.

Rien de commun entre les deux œuvres, entre les deux peintures.

UTRILLO est dessinateur, géomètre, excellent maçon et plafonneur : ses oeuvres les plus novatrices qui se situent dans la période de 1910 à 1920, sont incontestablement habitées alors que les rues parisiennes sont radicalement vides de toute forme humaine.

VALADON , dans ses meilleurs tableaux, a un côté fauve accrocheur : traits lourds, couleurs pleines, construction solide.

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Suzanne VALADON, la chambre bleue, 1923.

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Contrairement à ce que l’on attend, et que l’on est en droit d’attendre après tant d’insistance de la part du commissaire de l’exposition qui entendait montrer ce couple unique dans l’histoire de l’art, il n’y a ni dialogue, ni confrontation, pas davantage de mise en perspective des travaux de l’un et l’autre ou de portrait croisé pourtant annoncé  : simplement un parcours chronologique ponctué de panneaux qui parlent de ce que l’on ne voit pas, et qui n’établit des liens que par le seul jeu des biographies…

La quantité de tableaux ( une centaine ! ) assomme - la qualité très inégale , égare.

Beaucoup de tableaux sortent de collections privées et c’est peut-être là le plus grand mérite de cette exposition.

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Commentaires

Bonjour, vous êtes un peu sévère, les tableaux ont de très belles perspectives mais le lieu,c'est vrai n'est pas adapté, sans compter l'accueil dans ce petit hall....
JA

Sujet "canaille", contours lourdement appuyés: un pastiche(un peu indigeste) de la Maja?