VALLOTTON ou l’expo manquée

Au Grand-Palais à Paris jusqu’au 30 janvier 2014..

Ce n’est pas l’expo qui est ratée, c’est moi qui l’ai manquée...

C’est un galeriste ( estimé ) de la rue de Seine à Paris qui m’avait dit, parfois je lâche tout et je file à  Orsay voir un Valloton puis je rentre.

Je connaissais déjà Félix Vallotton, qui déjà alors me donnait souvent rendez-vous, un rendez-vous aussi discret que parfois furtif et toujours silencieux, autour de son Petit Ballon Rouge dans le jardin des Tuileries lequel tableautin était habituellement  exposé à Orsay dans une vitrine à l’étage, et que l’on était certain, à moins d’un prêt pour une expo à l’extérieur, ce qui m’est arrivé au moins une fois, de retrouver là.

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Le ballon rouge 48 x 61 - 1899 - Musée d'Orsay

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Le Ballon rouge, ou bien une séance de cartes ( je dis séance et non partie car dans le tableau il y avait la mise en scène et l’atmosphère d’une réunion  d’occultisme – comme justement cette leçon de philosopie  ).

ou

Le diner, effet de lampe, 57x89.5 - 1899 - Musée d'Orsay

Les sous-titres de cette exposition, dans les medias :

Vallotton le feu sous la glace, ( Le Grand palais.fr )

le peintre de l'ambigu,

le peintre de l'ambiguïté, ( TV 5 )

Dans les chambres mystérieuses du peintre Vallotton ( Rue89, NouvelObs )

Il y a du Duchamp dans les toiles de VALLOTTON ( Le Monde ),

VALLOTTON, la vie à distance ( Arte )

Plus de 307.000 visiteurs ( L'express )

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Je déteste les grandes expositions monographiques qui crée  un événement , lequel devient tout de suite aussi important voire plus important  que le contenu lui-même car le clivage se fait entre ceux qui l'ont faite et ceux qui ne l'ont pas faite.

Je déteste faire la file dans ce troupeau mu pour une infime partie par l'amour de la peinture.

Je déteste accompagner cette masse en procession devant les tableaux.

C'était au Grand palais ( Chardin ? Je ne sais plus ) et je suivais deux dames qui n'arrêtaient pas de parler. Elles avaient parfaitement intégré le rythme de l'exposition, la marche, les arrêts, les très brefs silences. Elles avançaient en suivant le troupeau, s'arrêtant devant chaque tableau, continuant à parler, s'interrompant un bref instant non pour regarder le tableau mais aller lire le  cartel puis, comme rassurées par ce qu'elles avaient lu qui les replaçait immédiatement sur le terrain solide des données objectives :le titre, l'année et peut-être aussi ( mais je sais que je leur en prête trop ) , l'origine du tableau  - elles ne le regardaient pas, continuaient à parler, puis repartaient devant le tableau suivant où le même manège recommençait.

Non seulement elles avaient fait l'exposition et pouvaient désormais faire partie de ceux qui..., mais  avaient  aussi passé un formidable moment d'amitié et d'échange elles qui ne s'étaient plus vu depuis longtemps et qui, oui c'est juré, n'attendraient plus aussi longtemps pour remettre cela.

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