Evelyne Axelle - bis - DELTA Namur jusqu'au 20 janvier 20 - comme une claque de bonbon sûr

Evelyne Axelle - bis - DELTA Namur jusqu'au 20 janvier 20 - comme une claque de bonbon sûr

 

 

Je suis donc retourné à Namur, Maison de la Culture désormais " DELTA ", avec cette exposition inaugurale des lieux consacrée à l'enfant du pays ( qu'est-ce qu'elle aurait apprécié cette appellation ...! qui sans doute était déjà ringarde en 1964...), Evelyne AXELLE , ex-trop peu connue, née Delvaux à Namur ( 1935 - 1972 ).

 Cette esthétique de 1960 et après, que l'on soit né avant pour l'avoir vécue en direct, ou après pour la découvrir ici, n'est plus dans l'esthétique actuelle et requiert donc une forme d'attention et d'accroche parfois malaisées.

 

Plastique, ère du plastique, homo plasticus, formica ( rien qu'à prononcer ce nom arrive son odeur ! ) , panneau de clartex découpé, aérosol sur émail ou sur plexiglas - autant de mots , de techniques tellement novatrices dans les mains belles de cette femme provocante, mais aujourd'hui lourdes ( les techniques ) d'une charge inclassable : c'est qu'en effet, comme toujours et depuis toujours, en art et comme ailleurs, une esthétique ou une mode qui se trouve dans un creux de vague trop proche et trop récent, n'a qu'une place difficile si on le ressort alors - 50 ans c'est trop peu ou trop.

 

Ces règles n'ont pas place ici : l'art d'Evelyne Axell, fort marqué - on ne peut  guère plus - dans son temps, autant par les matériaux que la provocation que portent ces images quand ce n'est pas le féminsime dans la phase agressive de l'époque qu'on lui connaît qui le sous-tend, cet art-là, tout temporel qu'il soit ( contraire d'intemporel ) vous prend  à la figure comme une claque de bonbon sûr, porte au bon sourire - celui qui n'est pas condescendant - , avive des zones que l'on croyait éteintes, porte à une découverte que l'on croyait perdue...

L'exposition à DELTA présente 7 ou 8 tableaux-collages qui sont parmi les premiers réalisés par Evelyne Axell, et qui n'ont jamais été montrés jusqu'ici au public : j'en présente 2 infra -

1964 cette année du début où cette toujours speakerine de la RTB s'engage dans une voie artistique plastique dont elle ne soupçonne peut-être pas , quoique femme avisée et intelligente, les innovations qu'elle comporte avec ces 1ers collages déjà puis, rapidement aucours de cette même année 1964, avec les supports plastique et formica qui vont surgir.

 

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Deux ( détail )  parmi les 7 ou 8 tableaux jamais exposés jusqu'ici et prêtés par le fils d'Evelyne Axell  - collage et acrylique - :

 

 

 

 

 

Collage de la même année 1964 ( détail )

 

 

 

 

Collage 1964 intitulé " le rouge est mis " -

 

 

Tableau trè!s intéressant à plusieurs titres :

 - il est peint en 1964 huile s/toile, année faste

- dans une veine qui l'apparente au mouvement surréaliste et surtout Magritte dont elle a été l'élève

- le titre " l'amour vite " ne traduit sans doute pas l'amour furtif désiré mais plutôt la charge féministe à l'encontre du mâle pressé comme  cette automobile qui pare le masque de cette femme forcément passive

 

 

 

 

 

 

Très beau Martial Raysse, 1964,  prêté par le MAMAC  - musée de Nice :

 

 

 

1968- Formica, émail et polyester por cette très belle " Femme de marbre " , coll. privée  courtesy galerie Patrick Derom

 

 

 

Deux superbes tondi :

 

" La Fille de feu " 1967  coll. privée

l

 

 

 

et  " le Cercle vicieux " 1969 - coll. Philippe Axell

 

 

Enfin ce tableau, le chef d'oeuvre selon moi  de ce généreux accrochage ,

un autoportrait " rose "  ou " la prisonnière " 1967 coll privée :

 

 

 

 

à moins que ...

ce tableau  fondant  qui s'accroche en flottant sur son fond d'aluminium simonisé..( détail )

 

 

 

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