LONDON, de RICHTER à VERMEER en passant par Roni HORN
LONDON, de RICHTER à VERMEER en passant par Roni HORN
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Deux expositions à Londres pour le moment :
Des portraits de Gerard RICHTER à la National Portrait, jusqu’au 31 mai 2009.
Une exposition rétrospective du travail de Roni HORN à la Tate Modern, jusqu’au 25 mai 2009.
Et , en contrepoint, parmi les innombrables chefs-d’œuvre que contient la National Gallery, deux tableaux de VERMEER, dans deux salles différentes , tous deux représentant la même claveciniste posant dans des lieux très différents.
Avec, entre ces tableaux ( les deux VERMEER , le travail de RICHETR, et celui de Roni HORN ) d’évidents liens picturaux.
Gerhard RICHTER est né en 1932 à Dresde et il pratique les photos pictures depuis 1960.
La rétrospective de la NATIONAL GALLERY PORTRAITS de Londres présente des œuvres allant de 1964 jusqu’à 2008 : RICHTER en effet mène de front une œuvre polymorphe puisqu’à côté des photos pictures qu’il ne cesse de peindre encore aujourd’hui , il poursuit son œuvre faite de grands formats abstraits aux couleurs fortes et acides .
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ce que vous ne verrez pas à la National Portrait, ABSTRACT, 200x200 - 1981 -
ABSTRACT, 200x200 - 1981
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Mutter und Dochter, 1965 .
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Dans les photos pictures, RICHTER peint ce que la photo - dont sont tirés fidèlement les tableaux- ne peut présenter : la trace du visage ou du corps plutôt que le corps lui-même, et donc son souvenir lorsque, poursuivant le processus d’effacement qui commence là sous vos yeux, le sujet va achever de se dissoudre, et disparaître.
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Frau mit Kind - 1965 -
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Small Bather - 1995.
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Renate et Marianne - 1964.
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autoportrait - 1966 - . .
Impossible pour moi de ne pas faire un lien avec la manière de peindre de VERMEER .
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Ces grains de lumière que l’on retrouve chez l’un et l’autre sont trop parlants pour que l’on se prive du rapprochement.
Rapprochement physique quasi immédiat puisqu’à quelques mètres de la National Portrait se trouve la National Gallery avec la Claveciniste de VERMEER dont les traits du visage, comme toujours chez VERMEER, sont comme écrasés, comme un début d’effacement - mais, on le sait, chez VERMEER aucune intention de faire disparaître puisqu’il cherche en réalité à mieux faire voir.
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Roni HORN -
La TATE MODERN présente donc de Roni HORN une rétrospective éblouissante assez complète puisqu’à côté de nombreux dessins dont certains monumentaux, qui sont des œuvres minutieuses de restauration de l’image découpée et restructurée via une travail de marqueterie ( voir mon post ici sur ce blog du 6 mars 2009 ) , se trouvent des sculptures ( masses de verre ), les fameuses photos de still water , ainsi que celles de clown qu’elle a photographié dans son atelier à partir de 2001.
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Commentaires
Comparaisons audacieuses et extrêmement séduisantes. "Nous ne faisons que nous entregloser" disait Montaigne, encore faut-il disposer d'une sensibilité particulière pour tisser de pareils liens. Un amateur, disons lambda, n'y songerait même pas...
A propos du divin Vermeer, qui a inspiré à Proust cet émouvant et subtil regard sur le "petit pan de mur jaune" de la vue de Delft, il ne demeure dans la tête des petits collégiens français d'aujourd'hui que la "Laitière": Ah OUIIII ! celle qui fait des crèmes vanille au chocolat! (j'ai testé en leur montrant divers portraits féminins [dont l'admirable "Mme de Senonnes" d'Ingres au musée des Beaux-Arts de Nantes]). L'impact culturel de Danone sauvera sans doute Vermeer de l'oubli, chez nos amateurs de desserts du XXIe siècle. Mais Mme de Senonnes ???
L 'énigme de ce blog..l '"énigme de Vermeer", l 'énigme des écrits de l 'ami des philosophes....
Pour aller d 'une expo à l 'autre le spectateur se déplace...d 'un point à un autre...mais il se déplace également dans l 'espace "temps"des artistes en symbiose avec leur époque utilisant les techniques de création y afférant.
Richter donne a ses oeuvres une impression de mouvement, le"flou" d'une photographie lorsque la vitesse d'obturation est insuffisante et que le sujet a bougé.On devine la sensation dans l 'espace , le déplacement est mental.Roni Horn donne également cette sensation de déplacement du sujet avec ses photos de clown. Pour les photos sur pieds metalliques, elle fait appel au déplacement du spectateur dans l 'espace..il faut s'approcher, contourner et la sensation est différente selon l 'endroit d'où on regarde..on perçoit l'oeuvre en mouvement...Ce la me rappelle l 'expo de Richard Serra au Grand Palais l 'an dernier.Le spectateur s'inclut dans l 'oeuvre.
Chez vermeer, les personnages, en un lieu sont statiques, le spectateur également. La lumière dans le tableau insuffle et accentue la sensation d'espace; le choix des teintes froides à l 'arrière plan et les teintes chaudes exhaltées ainsi que les détails plus fignolés à l 'avant plan créent le volume et la sensation d'espace..On le ressent très bien par l 'aspet des matières des vêtements vaporeux aux teintes très riches en matière .Ils donnent l 'impression de s'étaler en prenant toute la place autour d'eux..
J 'entrevois je crois le prochain sujet du blog....!!
Une étude et des comparaisons très fouillées. Super !!!