De l'art pariétal à l'attribution de droits humains aux grands singes
De l'art pariétal à l'attribution de droits humains aux grands singes
Loïe Fuller, Raoul LARCHE ( ? ), stautette en biscuit, env.25 cm de H, coll. privée.
Mes périples aux sources de l'art pictural m'ont amené naturellement à m'intéresser à l'origine de l'homme pour ainsi tenter de situer l'époque à laquelle il s'est mis à peindre .
Le sujet est évidemment des plus passionnants et je n'aurais pas assez d'une vie pour l'approcher. D'autant que je ne suis ni paléontologue, ni historien, ni généticien, ni ethnographe, physicien, biologiste, astronome voire - ce dont on parle de plus en plus - psychopaléontologue…
L'histoire de l'hominidé qui devient humain, qui devient peintre, met - entre mille autres choses - en avant la notion-même d'être humain, mais aussi celle de l’animal dans la perspective de la théorie de l’évolution, et de la nature-même de l'animal. Du rôle dans lequel on l'a confiné, dans nos sociétés judeo- chrétiennes. De la méconnaissance que l’on entretient au sujet de son intelligence, de ses capacités cognitives, ses systèmes sociaux.
Or il s'élève de plus en plus de voix pour reconsidérer la condition animale, pour protéger celui-ci non plus seulement en tant qu'être vivant, mais en regard de sa spécificité, de sa " nature profonde " que l'on connaît si mal.
J’ai vu ( reportage ARTE - février 08 ) des corneilles utiliser un bout de fil de fer , en retourner une extrémité pour en faire un crochet et au moyen de ce crochet qu’elles introduisent dans un conduit comme un trou étroit dans un arbre, ramener à elle pour les manger les larves convoitées ….
Les grands singes ( le gorille, l’orang-outan, le chimpanzé, le bonobo ) sont plus proches de nous que des autres singes.
L’un des mouvements les plus avancés pour la sauvegarde du grand singe est le GAP ( great Apes project ).
De plus en plus de voix s’élèvent, et une pétition, initiée par des scientifiques qui font autorité, est disponible sur le net et attend vos signatures
( http://www.cite-sciences.fr/petition/grands-singes/ )
Les grands singes sont en effet menacés de disparition : on considère que dans 50 ans ils auront disparu.
De quel droit l’humain que nous sommes peut laisser disparaître un pan entier de notre propre humanité ( il est établi en effet , et cela n’est plus contestable, que nous partageons avec les grands singes une origine commune ) ?
Donner aux grands singes des droits humains .
Cette formule peut choquer, mais à la réflexion, cette proposition est salvatrice, indispensable donc.
Pascal PICQ, paléoanthropologue au Collège de France, auteur de « Nouvelles histoire de l’homme «, p.129, :
Sauver les grands singes, leur accorder des droits humainns, c’est poursuivre cette quête propre à l’Homme, celle de ses origines. La paléoanthropoogie, la Préhistoire, et l’ éthologie, n’ont pas vocation à remplacer les cosmogonies du Monde, mais elles révèlent ce que sont nos origines communes, donc universelles.
Si nous ne prenons pas conscience de cette urgence , nous aurons la responsabilité d’avoir fait disparaître à jamais ce qui unit tous les hommes dans la diversité de leurs cultures et de leurs cosmogonies.
Quel humanisme, après cela ?
Voir également un ouvrage tout récent ( février 2008 ) que vient de publier aux éditions Albin Michel la philosophe Elizabeth de FONTENAY : " Sans offenser le genre humain " -
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Commentaires
Sans avoir pris la peine d'approfondir le sujet, je me dis, en tant qu'être humain lambda, que plus une espèce est rare, plus elle est précieuse. Et aussi que la plupart des espèces qui sont en train de disparaître ne disposent, hélas! pas de la parole qui pourrait peut-être les sauver de l'extinction totale. Or, la disparition de ces représentants du vivant nous concerne, car, à chaque espèce qui meurt, c'est notre univers qui s'appauvrit. Donc, CHACUN a intérêt à prendre conscience que nous formons un tout qui pâtira un jour de l'extrême pression que nous exerçons sur l'univers vivant.
Ce petit syllogisme pourra paraître crétin et sommaire, et nous renvoyer à l'époque de Voltaire. Lui, pourtant, (Voltaire)se satisfaisait de l'idée d'un "grand Horloger" réglant le mouvement des planètes. On a fait bien du chemin depuis, et il serait le premier à se désoler de n'avoir pas connu les derniers développements de l'astrophysique, par exemple: quelles belles idées le big-bang lui auraient inspirées!
Enfin, au risque de paraître iconoclaste (sinon pire), il ne me paraît pas exagéré de dire qu'à leur où j'écris ces lignes, si les chimpanzés, les orang-outans, les iguanes, les éléphants sont en train de s'éteindre, bien des peuples, des langues et des cultures dont personne -absolument personne- ne s'émeut au fin fond des steppes africaines ou des forêts d'Asie en font autant.